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Les apnées du sommeil

Définition des apnées et hypopnées

Une apnée est définie comme un arrêt complet du flux respiratoire durant au moins 10 secondes pendant le sommeil. Une hypopnée correspond à une diminution significative de l’amplitude respiratoire, associée soit à une chute de l’oxygénation sanguine (désaturation ≥3%) soit à un micro-éveil. L’index d’apnée-hypopnée (IAH) est le nombre total d’événements par heure de sommeil. Il y a peu , c’était le critère principal pour quantifier la sévérité.

Sévérité des apnées obstructives

  • IAH léger : 5–15/h
  • IAH modéré : 15–30/h
  • IAH sévère : >30/h

Un IAH élevé est corrélé à un risque accru de complications, notamment cardiovasculaires et métaboliques, mais certains sujets très symptomatiques peuvent présenter un IAH modérément augmenté. A l’inverse, certains patients ayant un IAH peuvent présenter peu de symptômes.

La sévérité prend en compte également le retentissement dans la journée (fatigue, somnolence), l’importance de la baisse de l’oxygène en cours de nuit, et l’existence de maladies associées ou pas (les comorbidités).

Signes cliniques et morphologie à risque

Les signes nocturnes incluent les ronflements, les arrêts respiratoires observés par l’entourage, les éveils récurrents, et la bouche sèche au réveil. Dans la journée : somnolence excessive, céphalées matinales, troubles de la concentration, asthénie chronique et baisse de la libido.

Les patients à morphologie à risque présentent souvent une obésité (IMC ≥30), un menton reculé (rétrognathie), une hypertrophie des tissus mous (amygdales volumineuses), un cou large, ou encore une macroglossie (grosse langue).

Parfois les apnées ne surviennent que sur le dos , on parle de syndrome d’apnées positionnel.

L’âge avancé, le sexe masculin, la consommation d’alcool et la prise de somnifères, la ménopause chez la femme augmentent également le risque. Chez cette dernière, le fait d’avoir une insomnie avec une sommeil très fractionné en cours de nuit et des maux de tête le matin est assez évocateur d’un syndrome d’apnées du sommeil.

Comorbidités associées

Le SAHOS s’associe fréquemment à des pathologies cardiovasculaires et métaboliques :

  • Hypertension artérielle (jusqu’à 69% des patients) ;
  • Diabète de type 2 (près d’un tiers des cas) ;
  • Dyslipidémies ;
  • Syndrome métabolique ;
  • Insuffisance cardiaque et coronaropathies ;
  • Arythmie, AVC ;
  • Dépression;
  • Autres : rhinite obstructive, BPCO, asthme, pathologies thyroïdiennes, reflux gastro-œsophagien, glaucome.

La morbi-mortalité du SAHOS découle principalement de l’hypoxie intermittente — phases répétées de désaturation — qui favorise la dysfonction endothéliale, la surcharge cardiaque et l’inflammation systémique.

Apnées centrales du sommeil

Les apnées centrales du sommeil (ACS) diffèrent des formes obstructives : ici les voies aériennes restent ouvertes, mais l’arrêt de la respiration est dû à l’absence d’effort respiratoire, lié à une anomalie de la régulation centrale du souffle. Contrairement à l’apnée obstructive, l’ACS n’est pas causée par le collapsus pharyngé, mais souvent par des pathologies neurologiques, cardiaques ou l’insuffisance cardiaque. Les ACS peuvent également apparaître lors du traitement par pression positive (CPAP).


En pratique :

  • Diagnostic : clinique, polysomnographie ou polygraphie ventilatoire (s’il n’y a pas d’insomnie associée) pour évaluer IAH et conséquences ;
  • Recommandations de prise en charge : perte de poids, traitement positionnel, orthèses d’avancée mandibulaire, CPAP et, rarement, chirurgie ;
  • Surveiller et traiter les comorbidités cardiovasculaires et métaboliques