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Sommeil, activité physique, et alimentation : les  3 piliers de notre santé


Cet article publié dans BMC Medicine en 2025 par Stamatakis et ses collègues propose une analyse originale du lien entre trois piliers de notre santé – le sommeil, l’activité physique et la nutrition – et leur impact combiné sur le risque de mortalité toutes causes confondues. Alors que ces facteurs sont souvent étudiés séparément, cette recherche met en évidence leur interaction synergique, ouvrant la voie à des recommandations de santé publique plus intégrées et accessibles.

Méthodologie

L’étude s’appuie sur les données de 59 078 participants de la UK Biobank, suivis pendant une médiane de 8,1 ans.
Les comportements ont été mesurés grâce à des accéléromètres portés pendant 7 jours pour le sommeil et l’activité physique, et un score de qualité alimentaire (Diet Quality Score, DQS) issu d’un questionnaire validé en 10 items a évalué la consommation de légumes, fruits, poisson, produits laitiers, céréales complètes, huiles végétales, céréales raffinées, viandes transformées et non transformées, ainsi que boissons sucrées (0–100 pour l’ensemble des composantes, les valeurs plus élevées indiquant une meilleure qualité). Durant le suivi, 2 458 décès sont survenus.

Résultats

Les résultats montrent que l’association optimale – soit une durée de sommeil modérée (7,2–8 h/jour), une activité physique élevée (42–103 min/jour de MVPA) et une alimentation de bonne qualité (DQS entre 57,5 et 72,5) – est liée à une réduction de 64 % du risque de mortalité par rapport aux participants ayant les niveaux les plus faibles dans les trois dimensions.

À l’inverse, le cumul de comportements défavorables (sommeil court, faible activité physique, alimentation de mauvaise qualité) est associé à la mortalité la plus élevée.

Un point majeur de l’étude est la démonstration qu’une amélioration modeste et combinée des trois comportements suffit à obtenir des bénéfices mesurables. Par exemple, gagner seulement 15 minutes de sommeil par jour, ajouter 1,6 minute d’activité physique quotidienne et améliorer son score nutritionnel de 5 points (ce qui correspond à une portion supplémentaire de légumes ou à la réduction d’une portion hebdomadaire de viande transformée) réduit déjà le risque de mortalité de 10 %. Des augmentations plus importantes avec + 75 minutes de sommeil, +12,5 minutes d’activité physique et 25 points de DQS, s’accompagnent d’une réduction de 50 % du risque.

Les auteurs soulignent que ces bénéfices résultent de l’effet synergique entre les comportements : l’alimentation de qualité n’apporte une réduction significative du risque que lorsqu’elle est associée à une activité physique suffisante et à un sommeil adéquat. Ces résultats renforcent l’idée qu’aborder les comportements de santé de manière intégrée plutôt qu’isolée est plus pertinent pour la prévention.

Point fort et limitation

Sur le plan méthodologique, l’étude tire sa force de la mesure objective de l’activité physique et du sommeil via des capteurs, limitant les biais de déclaration. Cependant, la qualité alimentaire repose sur des données auto-déclarées recueillies plusieurs années avant les mesures par capteur, ce qui peut introduire une discordance temporelle.
L’étude reste observationnelle et ne permet pas de conclure une causalité stricte, même si la cohérence des résultats à travers différentes analyses de sensibilité les rend robustes.

En conclusion

Cette recherche met en évidence qu’un mode de vie combinant un sommeil suffisant, une activité physique régulière et une alimentation équilibrée, même par des ajustements modestes, entraîne une réduction significative du risque de mortalité. Elle plaide pour des recommandations de santé publique intégrées, visant à encourager des changements réalistes et durables dans plusieurs dimensions du mode de vie simultanément.

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