Description de l’appareil
L’orthèse d’avancée mandibulaire est un dispositif médical intra-buccal, fabriqué sur mesure par un chirurgien-dentiste ou un orthodontiste. Elle se présente sous la forme de deux gouttières (l’une pour l’arcade supérieure, l’autre pour l’inférieure) reliées entre elles par un mécanisme qui avance légèrement la mâchoire inférieure. Elle est réalisée à partir d’empreintes dentaires ou, maintenant et de plus en plus souvent, à partir d’un scanner intra-oral numérique. L’orthèse est portée uniquement la nuit.
Principe d’action
L’avancée de la mandibule permet de tendre les tissus mous de l’oropharynx et de stabiliser la langue vers l’avant. Ce mécanisme élargit les voies aériennes supérieures et prévient leur collapsus au cours du sommeil. Ainsi, l’orthèse réduit la fréquence et l’intensité des apnées et hypopnées, améliore la qualité du sommeil et diminue les symptômes diurnes (somnolence, fatigue, troubles de vigilance).
Indications
L’OAM est indiquée dans plusieurs situations :
- Syndrome d’apnées obstructives du sommeil léger à modéré (IAH entre 15 et 30 par heure).
- Apnées sévères lorsque la ventilation par pression positive continue (PPC) est refusée ou mal tolérée.
- Ronflement isolé invalidant, en l’absence d’apnées significatives.
Le choix se fait toujours après discussion entre le patient, le médecin du sommeil et le dentiste habilité à la pose de l’orthèse.
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Inconvénients et effets secondaires
Malgré son efficacité, l’OAM n’est pas exempte de contraintes :
- Effets secondaires fréquents mais transitoires : douleurs dentaires ou articulaires (l’articulation temporo mandibulaire), hypersalivation, sécheresse buccale, gêne initiale.
- Effets secondaires à long terme : déplacements dentaires, modifications de l’occlusion, nécessitant un suivi régulier.
- Confort variable : certains patients ne parviennent pas à s’habituer au port nocturne de l’appareil.
Contre-indications
L’OAM n’est pas adaptée à tous les profils. Les principales contre-indications sont :
- Mauvais état dentaire (nombre insuffisant de dents pour stabiliser l’appareil).
- Maladies parodontales sévères.
- Articulations temporo-mandibulaires fragiles ou douloureuses.
- Déformations sévères de la mâchoire empêchant une avancée mandibulaire efficace.
- Obésité sévère, avec une très grosse langue
Prise en charge en France
Depuis 2019, l’orthèse d’avancée mandibulaire bénéficie d’une prise en charge par l’Assurance maladie lorsqu’elle est réalisée par un professionnel formé et dans le cadre d’une prescription médicale (médecin du sommeil ou pneumologue).
- L’orthèse est prise en charge en première intention pour des troubles modérés (IAH entre 15 et 30, sans gravité) ou en seconde intention en cas d’intolérance/refus de la PPC pour des SAOS sévères (IAH > 30) ou modérés avec signes de gravité
- Elle n’est pas remboursée pour un ronflement simple
- Le remboursement est effectué sur la base d’un tarif fixé (classe II, dispositif sur mesure), avec un reste à charge qui peut varier selon les complémentaires santé.
- L’appareil doit être sur mesure, inscrit à la LPPR (Liste des Produits et Prestations Remboursables)
- Le suivi régulier (contrôle de l’efficacité clinique et des éventuels effets indésirables dentaires) est obligatoire pour maintenir le remboursement.
Conclusion
L’orthèse d’avancée mandibulaire constitue une alternative efficace et validée à la PPC dans le traitement du SAOS léger à modéré, ou en cas d’intolérance à la PPC. Bien tolérée par une majorité de patients, elle améliore la qualité de vie et le sommeil, à condition d’un suivi dentaire rigoureux et d’une bonne observance.