Home / Comprendre le sommeil / L’insomnie

L’insomnie

Définition et critères diagnostiques

L’insomnie est un trouble du sommeil reconnu comme comme une maladie autonome et non plus seulement comme un symptôme. Elle se définit par une perturbation persistante et récurrente du sommeil malgré des conditions propices, associée à une détresse cliniquement significative ou à un retentissement diurne.

Pour affirmer le diagnostic il faut qu’il y ait des signes nocturnes et des signes diurnes

Les symptômes  nocturnes :

  • Insomnie d’endormissement (initiale) : difficulté à s’endormir.
  • Insomnie de maintien (du milieu de nuit) : réveils multiples ou prolongés dans la nuit.
  • Réveils précoces (de fin de nuit) : éveil avant l’heure souhaitée sans possibilité de se rendormir.

La classification actuelle (DSM-5, ICSD-3) retient le terme unique d’« insomnie chronique » qu’elle soit isolée ou associée à d’autres pathologies.

Les symptômes  diurnes :  

L’impact de l’insomnie se traduit par des troubles dans la journée : fatigue, baisse d’énergie, troubles de concentration et de mémoire, irritabilité, anxiété, humeur dépressive, diminution de la motivation. La qualité de vie s’en trouve altérée avec un risque accru d’accidents professionnels et routiers. Chez l’enfant, les conséquences sont surtout comportementales (hyperactivité, irritabilité, échecscolaire).

Comorbidités fréquentes

L’insomnie est souvent associée à d’autres affections.
– Médicales : maladies cardiovasculaires, respiratoires (BPCO, apnées), digestives (RGO), endocriniennes (diabète, ménopause), neurologiques (Alzheimer, Parkinson), douleurs chroniques, cancers.
– Psychiatriques : Ce sont les plus fréquentes avec surtout de l’anxiété et de la dépression. Mais ce peut être aussi un schizophrénie,  ou des addictions. Environ 40 % des patients insomniaques ont un trouble psychiatrique associé.
– Autres troubles du sommeil : jambes sans repos, apnées, narcolepsie, troubles circadiens. L’insomnie peut aussi être isolée (15 % des cas).

Mécanismes et modèles explicatifs

Le modèle des « 3P » (décrit par Spielman) explique l’évolution de l’insomnie :
– Prédisposants : vulnérabilité génétique, anxiété de fond, hyperéveil.
– Précipitants : stress aigu, maladie, événement de vie.
– Perpétuants : croyances erronées, ruminations, comportements inadaptés.
L’hyperéveil physiologique (métabolisme cérébral élevé, activation sympathique) joue un rôle central.

Bilan clinique devant une insomnie

Le diagnostic repose d’abord sur l’interrogatoire : description des symptômes, retentissement diurne, habitudes de sommeil, facteurs psychologiques, antécédents médicaux et psychiatriques, consommation d’alcool ou de caféine. Un agenda du sommeil ou l’actimétrie peuvent compléter.

L’examen clinique recherche des pathologies associées et évalue l’humeur. Les examens complémentaires (polysomnographie, tests psychométriques, bilans biologiques ciblés) sont réservés aux suspicions de troubles du sommeil ou pathologies sous-jacentes.

Conclusion

L’insomnie est un trouble fréquent, multifactoriel et évolutif au cours de la vie. Le diagnostic doit tenir compte des symptômes nocturnes, du retentissement diurne et des comorbidités. Un bilan clinique bien conduit permet de distinguer les facteurs déclenchants et d’orienter la prise en charge, en reconnaissant l’insomnie comme un trouble autonome et non un simple symptôme.

Étiquetté :