Le rapport final de la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant est disponible à ce lien officiel du Conseil économique, social et environnemental (CESE) :
https://www.lecese.fr/actualites/les-propositions-de-la-convention-citoyenne-sur-les-temps-de-lenfant. Ce lien contient le rapport complet ainsi que les propositions détaillées issues des travaux des citoyens tirés au sort.
Le sommeil des enfants et adolescents est un pilier essentiel pour leur santé, leur développement cognitif et leur bien-être global. Pourtant, de nombreux constats convergent vers un décalage entre les besoins biologiques de ces jeunes et l’organisation actuelle des temps scolaires, périscolaires et familiaux.
La Convention citoyenne sur les temps de l’enfant a réuni un panel de citoyens tirés au sort, représentatifs de la diversité de la population française : des parents et non-parents, des professionnels de secteurs variés, des personnes de tous âges, milieux socio-économiques et régions. Leur mission était d’examiner, en toute indépendance, comment mieux organiser les temps de vie, d’apprentissage et de repos des enfants.
Malgré la diversité de leurs profils et de leurs expériences, leurs propositions convergent largement avec les connaissances scientifiques actuelles. Elles mettent notamment en avant l’importance du respect des rythmes biologiques, du sommeil, des temps de récupération, ainsi que de l’aménagement d’environnements favorables au bien-être et aux apprentissages. En d’autres termes, leurs recommandations rejoignent solidement ce que montre la recherche. Leur conclusion a mis en lumière les enjeux majeurs de l’organisation du temps scolaires et a proposé un ensemble de mesures visant à mieux respecter les rythmes naturels de sommeil et à améliorer la qualité de vie des enfants.
Constats majeurs : un sommeil largement perturbé
Les adolescents souffrent particulièrement de ce décalage. Leur horloge biologique, naturellement décalée vers un endormissement et un réveil plus tardif ne correspond pas à l’heure de début des cours qui, dans la majorité des établissements, reste fixée tôt le matin. Cette inadéquation provoque une perte de sommeil chronique, des difficultés de concentration, une fatigue accrue, des troubles de l’humeur et une vulnérabilité plus grande aux troubles psychiques. Les enfants, de leur côté, voient leur rythme quotidien entrecoupé de temps morcelés souvent inadaptés, impactant la qualité de leur repos.
Par ailleurs, l’usage croissant des écrans, notamment en soirée, accentue la perturbation des cycles de sommeil par l’exposition à la lumière bleue et la stimulation cognitive excessive. Cette tendance contribue également à une hygiène de sommeil dégradée.
Les mesures phares pour améliorer le sommeil et les rythmes
Pour pallier ces problématiques, la Convention a adopté un ensemble de 20 propositions, dont plusieurs ciblent directement les rythmes de vie et de sommeil des enfants et adolescents :
- Préconiser la sieste à l’école maternelle pour tous les enfants qui en ont besoin, avec un aménagement des lieux pour cela.
- Décaler l’heure de début des cours à 9h pour les adolescents, afin de respecter leur rythme circadien naturel et favoriser un endormissement plus tardif sans perte chronique de sommeil.
- Allonger la pause méridienne à 1h30 pour offrir un temps de repos et de récupération au cœur de la journée.
- Rendre effective la semaine scolaire sur cinq jours, du lundi au vendredi, avec un calendrier scolaire équilibré entre périodes de cours et vacances, facilitant ainsi un rythme plus régulier et moins épuisant.
- Élaborer un socle commun d’apprentissages alternant matinées d’enseignements théoriques et après-midis consacrés à des activités pratiques, sportives et culturelles, équilibrant ainsi les sollicitations cognitives et physiques plus en rapport avec les besoins chronobiologiques des jeunes.
- Développer un plan de mobilité garantissant des trajets domicile-école réduits à 45 minutes, limitant la fatigue liée aux déplacements.
- Réviser le calendrier scolaire en équilibrant les temps de cours (7 semaines) et les temps de vacances (2 semaines), pour éviter la fatigue prolongée ou les périodes trop courtes de repos.
- Investir dans des espaces scolaires adaptés qui favorisent les temps de pause, le calme, l’équilibre entre activité physique et temps de repos.
Mesures et recommandations pour la gestion des écrans
Reconnaissant l’impact majeur des écrans sur le sommeil, la Convention propose aussi des mesures pour encadrer leur usage, notamment :
- Interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans avec contrôle d’identité pour protéger les enfants de stimulations et contenus inadaptés en soirée.
- Éducation obligatoire aux usages numériques à l’école, pour apprendre aux jeunes à gérer leur temps d’écran de manière responsable.
- Paramétrage par défaut des téléphones des enfants à l’achat pour limiter les risques (temps d’écran, contenus inappropriés).
- Interdiction de la publicité destinée aux enfants sur les écrans, réduisant ainsi les sollicitations commerciales.
Un changement global pour favoriser le bien-être
Ces mesures s’inscrivent dans une démarche globale visant à réconcilier les rythmes biologiques de l’enfant avec les exigences éducatives et sociétales, pour un meilleur équilibre entre sommeil, apprentissages et activités de loisirs. En respectant l’horloge interne, en limitant la fragmentation des temps de repos, et en maîtrisant l’exposition aux écrans, on vise à réduire la dette de sommeil, à augmenter la vigilance et la capacité d’apprentissage, tout en prévenant les troubles affectifs et cognitifs liés à la privation chronique de sommeil.
La concrétisation de ces propositions pourrait ainsi représenter un tournant important dans la politique éducative et sanitaire, mettant enfin le sommeil des enfants et adolescents au cœur des préoccupations publiques et institutionnelles.
Il aurait pu être préciser qu’il est fondamental de ne pas utiliser d’écran la nuit.












