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Exercice et travail de nuit : tous les efforts ne se valent pas pour le sommeil

Le travail de nuit bouleverse profondément notre horloge biologique et fragilise la qualité du sommeil. Chez les soignantes, souvent exposées à des horaires irréguliers et à une dette de sommeil chronique, les troubles du sommeil sont fréquents et peuvent avoir des répercussions importantes sur la santé (risques cardiovasculaires, troubles métaboliques, anxiété, dépression).

Une étude récente menée à Taïwan et publiée dans Scientific Reports (2025) s’est penchée sur une question simple mais essentielle : un seul épisode d’exercice peut-il aider les soignantes en horaires de nuit à mieux dormir ? Et si oui, quel type d’exercice est le plus efficace ?


L’étude en bref

  • Population étudiée : 14 soignantes, inactives physiquement, âgées en moyenne de 32 ans, souffrant de troubles du sommeil modérés lors de leurs gardes de nuit.
  • Méthode : chacune a testé, à trois semaines d’intervalle, trois situations :
    1. Exercice continu d’intensité modérée (marche/course sur tapis à 70-75% de la fréquence cardiaque max pendant 47 min)
    2. Exercice intermittent à haute intensité (intervalles de 4 min très intenses suivis de 3 min plus légères, répétés 4 fois, soit 28 min)
    3. Repos calme (lecture, détente)
  • Évaluation du sommeil : par actimétrie (montre mesurant l’activité et les phases de sommeil) et par auto-questionnaire, sur trois nuits suivant l’exercice.

Les résultats surprenants et contrastés

  • 🟢 Exercice modéré (MICE) : améliore la qualité subjective du sommeil, avance l’heure du coucher et augmente la durée totale de sommeil.
  • 🔴 Exercice intense par intervalles (HIIE) : détériore l’efficacité du sommeil, augmente les éveils nocturnes et la fragmentation du sommeil. Les mesures de variabilité cardiaque montrent également une activité sympathique (stress physiologique) plus élevée, signe d’un sommeil moins réparateur.
  • ⚪ Repos calme (contrôle) : confirme les difficultés habituelles liées au travail de nuit (sommeil plus court et moins efficace avant la prise de service).

En résumé : un simple effort modéré avant la nuit de travail aide à mieux dormir, tandis qu’un entraînement trop intense peut aggraver les troubles du sommeil.


Pourquoi cette différence ?

L’exercice intense stimule fortement le système nerveux sympathique (« l’accélérateur » du corps), ce qui peut perturber l’endormissement et la continuité du sommeil. À l’inverse, l’exercice modéré favorise une certaine fatigue physique et une détente propice à l’endormissement, sans surcharger l’organisme.


En pratique

Pour les personnes qui travaillent la nuit – notamment dans le secteur de la santé – privilégier une activité physique régulière d’intensité modérée (marche rapide, vélo tranquille, course légère) pourrait aider à mieux dormir malgré les horaires décalés.

À l’inverse, les séances courtes mais très intenses, souvent mises en avant pour « gagner du temps », risquent d’avoir l’effet inverse sur le sommeil, au moins à court terme.


Conclusion

Cette étude, même si elle a porté sur un petit nombre de participantes, apporte un message important : tous les exercices ne se valent pas pour le sommeil des travailleurs de nuit.
Un effort modéré, accessible à toutes et tous, semble être un allié pour protéger la qualité du sommeil et la santé globale.

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